Ferguson, l'agent trouble

Sujet: Ferguson, l'agent trouble Mer 7 Mar 2007 - 14:29

Mardi, Alex Ferguson a nettement tempéré ses attaques des derniers jours contre Lille. Mais il les a réservées aux supporters de Manchester. Loin du calme affiché en conférence de presse, le manager des Red Devils s'est lâché dans le programme officiel du match. Et il ne fait pas de détails.

Après deux semaines de véritable guerre des mots, née du fameux coup-franc inscrit par Ryan Giggs lors du match aller (0-1), on a cru un instant à un apaisement lors de la traditionnelle conférence de presse d'avant match. "C'est dur de comprendre (les réactions de Lille), je suppose. Mais, pour nous, la chose la plus importante est de rester concentrés sur ce match. Je ne veux plus parler de cet incident. Pour Manchester, l'unique objectif est de se qualifier, rien d'autre. Espérons que nous y parviendrons. Il n'y a aucune raison pour nous de rentrer dans cet aspect émotionnel du match. Il faut rester concentré sur la victoire", plaidait l'entraîneur des Red Devils devant la presse internationale et les représentants de l'UEFA. En fait, une véritable démonstration de langue de bois à en croire les déclarations qui allaient sortir quelques heures plus tard.

Dans le programme officiel du match, qui sera distribué ce soir aux supporters de MU, Ferguson livre le fond de sa pensée. Un refrain désormais bien connu mais qui résume bien ses griefs à l'égard du LOSC. "Nos adversaires ont transformé ce match en quelque chose qui va bien au-delà de la simple rivalité", attaque-t-il dans United Review. L'attitude de Lille lors du match aller et leur attitude depuis ces événements ont donné une autre tournure au match retour". "Faire appel contre la décision de l'UEFA pour qu'elle suive les croyances de mendiants n'a fait que pourrir une situation déjà explosive, ajoute-il. La tentative des joueurs lillois de sortir du terrain va sans doute inquiéter leur entraîneur pendant longtemps. Il le faut car je n'ai jamais rien vu de tel".

"Un insulte à Ryan Giggs"

Après avoir considéré la réserve émise par le LOSC comme une "insulte" à Ryan Giggs, il a fait mine de dédramatiser la situation en conférence de presse. "Je ne pense pas qu'il faille défendre Ryan Giggs. Sa carrière parle pour lui", s'est-il contenté de répondre. Pourtant, toujours dans United Review, le manager va un peu plus loin. "Ryan Giggs a fait preuve d'une grande présence d'esprit pendant que leur équipe faisait une sieste - et ça n'est pas de la triche", explique-t-il. "Ils nous ont pratiquement accusé d'avoir triché pour avoir tiré un coup-franc rapidement, malgré le fait qu'ils aient également joué rapidement à plusieurs occasions (...) Ils feraient mieux de se regarder en face au lieu de nous blâmer. Ça n'est pas notre faute si leur gardien a pris un temps anormalement long pour placer son mur. Je n'attends pas d'un joueur comme Edwin van der Sar qu'il se fasse avoir de la sorte".

Une chose est sûre, Sir Alex Ferguson et Claude Puel ne passeront pas leurs vacances ensemble. Sans doute un héritage d'Arsène Wenger, ancien entraîneur et mentor de l'entraîneur lillois. "Ça n'est pas impossible", ironisait-il d'ailleurs à l'issue du match aller en référence à l'inimitié qui existe entre Wenger et Ferguson. Aujourd'hui, la guerre est ouverte. "Lille se présente comme un petit club contre un gros qui essaie de l'intimider. Inévitablement, cela met la pression sur les arbitres" , a encore accusé l'Ecossais. Ce à quoi lui a répondu le Français : "Je trouve que c'est surtout mon homologue qui s'emploie à mettre la pression sur les instances, sur le corps arbitral et sur tout le monde. Mais personne n'est dupe de ses manoeuvres (...) Et c'est sûrement énervant, l'an dernier, de se faire éliminer par un petit club".

"On va réessayer"

Mais si Ferguson monte au créneau, c'est aussi qu'il y voit un moyen de motiver ses troupes avant un rendez-vous capital. "Nous devons être prêts car ce sera un événement important pour nous. Il est important que nous progressions et que nous fassions mieux que lors de deux dernières années, c'est-à-dire atteindre les quarts de finale", avoue-t-il. "Cela va être un test important pour nous. La Coupe d'Europe est une épreuve difficile, quel que soit l'adversaire. Il ne faut pas croire que la victoire est acquise. Il n'y a qu'à regarder ce qui s'est passé l'année dernière" , n'oublie-t-il pas de rappeler, même si MU est sûr de sa force après quatre victoires acquises à l'extérieur (à Reading 2-3, Fulham 1-2, Lille 0-1 et surtout Liverpool 0-1) : "L'année dernière, nous étions une équipe très décimée. Cette année, l'équipe est plus forte. Nous sommes mieux préparés pour ce défi et nous avons un esprit de corps très fort".

S'il ne l'avouera pas ouvertement, Alex Ferguson se méfie de cette équipe lilloise, une "équipe très dure à battre, organisée et compétitive. La base de leur jeu est la défense. L'an dernier même après l'exclusion de Paul Scholes (lors du match au Stade de France), ils étaient quand même restés dans leur camp et, si je me souviens bien, ils n'avaient même pas tiré au but" . Cette fois, le scénario pourrait être différent car "ils devront marquer", espère-t-il. "Il sera intéressant de voir comment tout le monde va réagir lorsqu'il y aura un coup franc à bonne distance du but", s'interroge-t-il enfin. Mais, mardi après-midi, l'entraîneur de MU avait déjà sa réponse au cas où le match devrait se jouer à nouveau sur un coup de pied arrêté rapidement joué. "Oui, je crois que l'on va réessayer ça !", s'est-il amusé. Enfin un instant de franchise.

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